J’ai quitté une maison que j’avais habitée sept ans et j’en suis sorti avec indifférence ; on ne s’attache guère, je vois, aux foyers loués et aux murailles d’autrui. Le tohu-bohu du déménagement est survenu bien à propos : j’en ai profité pour précipiter les adieux ; c’est un quart d’heure pénible. Une séparation, même passagère, n’est jamais sans quelque inquiétude ; elle plisse les fronts de ceux qui restent, et celui qui part, fût-il d’ailleurs content, est tenté de se reprocher son plaisir égoïste.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.