La pensée de D’Aveni s’articule autour de trois thèmes principaux, et intimement liés, que l’auteur a abordé successivement : le déclin des firmes, la concurrence à l’heure de l’hypercompétition et les sphères d’influence. Dans une première série de publications (1988-1992), il montre que la faillite d’une entreprise est liée à une perte d’initiative qui l’entraîne dans une spirale du déclin. Il apparaît dès lors indispensable, notamment dans les environnements très concurrentiels, que le management stratégique ait comme priorité l’identification d’opportunités pour perturber les concurrents et non la recherche du statu quo. C’est cette conception renouvelée de la stratégie qu’il va développer autour de la notion d’hypercompétition (1994-2002). D’Aveni envisage la stratégie comme une succession d’actions et de ripostes (les « interactions stratégiques dynamiques »). Alors que l’analyse stratégique classique se focalise sur la création et le maintien d’avantages concurrentiels, il propose de réfléchir également sur la destruction des avantages de l’adversaire. Après avoir étudié les différents leviers permettant cette destruction, il va proposer, à partir de 2001, un élargissement du cadre de l’analyse concurrentielle en mobilisant des concepts de géopolitique qui permettent d’établir les « sphères d’influence » de la firme. Les trois thèmes qui sont au cœur des recherches de D’Aveni constituent les trois premières sections de ce chapitre. La quatrième est consacrée au positionnement de l’auteur, aux critiques et évolutions de ses travaux.