Acteur aujourd’hui incontournable dans le paysage de l’analyse stratégique et du conseil en gestion, le Boston Consulting Group a construit sa renommée internationale sur une série d’outils de diagnostic et d’aide à la décision largement diffusés dans les milieux professionnels et abondamment relayés par le milieu académique. Parmi ces outils, la courbe d’expérience et la matrice de portefeuille ont joué un rôle déclencheur et décisif dès les premières années d’existence du cabinet. Mais, au-delà de cette partie la plus visible de l’œuvre du BCG, quelles productions significatives peut-on retenir et quel type de contribution le BCG a-t-il finalement apporté au champ du management stratégique ? Dans quelle mesure l’œuvre du BCG reflète-t-elle plus largement l’évolution de l’environnement et des pratiques et préoccupations des entreprises en matière de management stratégique ? D’une activité délibérément focalisée dans le domaine de l’analyse stratégique, le BCG passe progressivement vers une activité élargie à la plupart des problématiques centrales de management, la stratégie occupant alors une place secondaire dans le portefeuille de ses domaines d’intervention. D’une contribution majeure à l’analyse stratégique dans sa première décennie d’existence, le BCG produit aujourd’hui des contributions probablement moins « visibles » et (car ?) moins formalisées, relevant plus de l’idée que de l’outil. Cet ouvrage est construit à partir d’une analyse systématique et exhaustive des fameuses Perspectives parues depuis le milieu des années 60, mais aussi à partir des documents internes disponibles sur le site Internet du BCG, et enfin à partir d’un ouvrage récemment publié par le BCG sur ses propres productions en stratégie. C’est au travers d’une présentation chronologique et critique que sont analysées les principales productions du BCG : le portefeuille d’activités et la plateforme stratégique au cours des années 1960 et 1970, la gestion du temps et de la flexibilité stratégique au cours des années 1980, la prégnance de l’économie de l’information au cours des 1990 et la création de valeur par l’innovation et dans la turbulence au cours de l’actuelle décennie. Evolutions qui épousent les transformations économiques et industrielles, qui se nourrissent de l’intensité de la lutte concurrentielle entre les grands cabinets de conseil en stratégie et qui alimentent les mécanismes de la mode managériale dans le domaine du management stratégique