Henry Mintzberg fait partie des auteurs contemporains d’ouvrages de management parmi les plus célèbres. Depuis son premier ouvrage Le manager au quotidien, Mintzberg s’est positionné en marge du courant traditionnel du management stratégique qui développe selon lui une vision trop normative de la stratégie et donne un rôle démesuré à la planification stratégique . L’auteur accorde une place importante aux phénomènes émergents et au rôle de l’intuition pour faire face à un environnement incertain, complexe, changeant et ambigu. Quels que soient les thèmes étudiés, il a tenté de réconcilier l’approche rationnelle normative (contenu) et l’approche qualitative (processus et informel) en développant une vision intégrative. Mintzberg (1999 : 306-351) se positionne ainsi dans « l’école de la configuration ». Cette dernière cherche à intégrer les apports des neuf principales écoles de la pensée stratégique identifiées par l’auteur (écoles de la conception, de la planification, du positionnement, entrepreneuriale, cognitive, apprentissage, pouvoir, culturelle et environnementale) en décrivant une organisation à un moment donné comme une certaine configuration stable de ses attributs (structure, style de commandement, stratégies et contexte environnemental).
L’objectif de ce texte est de présenter les principales thèses développées par Mintzberg. Devant l’ampleur des champs d’investigation, nous avons décidé de privilégier trois thématiques liées qui apparaissent comme ses principales contributions dans le champ du management : 1) le travail quotidien des dirigeants, 2) la détermination de la stratégie, 3) structure et pouvoir.