À la suite de Pettigrew, Spender ou Quinn, Gerry Johnson a contribué au développement d’une conception incrémentale et actionniste de la stratégie. En lieu et place d’un processus de décision et de choix rationnel, il défend l’idée que la stratégie doit se comprendre comme le résultat des actions des managers, elles-mêmes produits des processus politiques, organisationnels, symboliques et cognitifs prenant place dans l’organisation (Johnson, 1990 : 80). Se démarquant de ces prédécesseurs, Johnson accorde une place particulière à la subjectivité des acteurs : les informations de l’environnement sont certes traitées par les systèmes organisationnels, mais elles sont également sélectionnées et interprétées par les individus au cours de leurs actions, via leurs schémas cognitifs individuels et les cadres de références ou idéologies organisationnels.