Appuyé sur un vaste corpus de recherches récentes, Médecine et médecins à Toulouse au siècle des Lumières présente un tableau inédit de l’essentiel des activités médicales de la capitale languedocienne à une époque charnière de cette discipline : – les anciennes théories sont toujours en vigueur mais de plus en plus de spécialistes s’interrogent sur leur validité ; – en dépit de multiples tentatives, personne n’est encore en mesure de proposer une alternative globale, suffisamment solide pour recueillir le consensus du monde savant. Dans ce contexte de tâtonnements, l’université conserve de l’attractivité mais a du mal à s’imposer face à sa rivale montpelliéraine. La création de l’Académie des sciences est un stimulant pour les expériences prometteuses en chirurgie, obstétrique ou électrothérapie, dans lesquelles s’illustrent quelques novateurs de talent. Mais la santé n’intéresse pas que les hommes de l’art. Les capitouls en font un axe fort de leur politique municipale. Ils se préoccupent de l’hygiène publique, veillent à préserver la population des épidémies et administrent les établissements hospitaliers qui tendent à se spécialiser dans les soins aux plus démunis. La médecine du temps des Lumières, si elle n’est pas encore une authentique « médecine des Lumières » a cependant posé des jalons décisifs qui ont préparé la révolution médicale du siècle suivant. À côté de celle de Paris ou de Montpellier, la participation de Toulouse à ce moment de progrès et de maturation scientifiques trouve enfin, grâce à cet ouvrage collectif qui associe praticiens et historiens, la place qu’elle mérite.