Léon Blum s’est imposé comme une des grandes figures de la gauche française de la première moitié du XXe siècle. Figure controversée et souvent violemment attaquée par ses adversaires, mais qui demeure, dans la mémoire nationale, l’incarnation d’un moment clef de notre histoire : le Front populaire et ses principales réformes de l’été 36. Il est toutefois difficile de réduire son parcours à ces quelques mois à la tête du gouvernement de la France. Léon Blum, venu tard à la politique après une carrière de juriste et de critique littéraire, fut d’abord un intellectuel en politique qui mit toute son intelligence et sa volonté d’action au service de deux causes indissociables pour lui et qu’il plaçait au-dessus de tout : la République et le socialisme. Alors que l’État français veut lui faire rendre gorge et l’accuse d’être l’artisan de la défaite de juin 1940, il fait de son procès un véritable acte de résistance et de foi républicaine au retentissement mondial. Pour autant, que reste-t-il aujourd’hui de ce destin singulier ? Dans un monde politique en manque de boussole, l’homme d’Etat toujours en quête de vérité et de justice, doté d’une exigeante moralité, peut-il être encore une référence ?