Du Haut Empire, on donne volontiers une image caricaturale. Défini sans précaution comme une monarchie brutale et brouillonne, le régime du principat est considéré tantôt comme un système prédateur, tantôt comme une période idyllique de paix et de félicité, interrompue par quelques rares guerres civiles et progressivement détruite par les barbares. C'est contre ces excès que veut réagir ce livre. Le principat était indéniablement un régime autoritaire et répressif, fondé sur le pouvoir militaire et sur l'exploitation des pauvres, libres ou non libres. Mais il n'était ni une monarchie absolue, ni une simple machine impérialiste. Très souple et en mutation permanente, le régime du principat a réussi à maintenir une relative paix intérieure et à gouverner, voire à intégrer dans l'empire, sur le plan politique, social et économique, les régions, les cités et les élites de tout le monde méditerranéen.