Tandis que les théâtres d'acteurs vivants subsistaient jusqu'aux environs de 1960, les établissements de marionnettes foraines fermaient presque tous leurs portes entre 1895 et 1905. En 1914, le théâtre du Petit Poucet dirigé par les frères Levergeois subsistait encore; en 1935, il ne restait plus que le théâtre des Lilliputiens appartenant aux Dulaar-Roussel. Si l'on en croit Gaston Baty, la cause de ce déclin doit être cherchée dans le perfectionnement technique des marionnettes qui ont induit les marionnettistes dans l'erreur de vouloir imiter le théâtre d'acteurs vivants. Et si ceux-ci n'ont survécu que d'un demi-siècle, ne peut-on penser que c'est parce que, eux aussi, cherchaient à ressembler à des hommes ? Ce livre nous fait donc assister aux dernières représentations des derniers marionnettistes forains avec leurs affiches, leurs textes naïfs, leurs décors ingénieux et leurs poupées richement colorées.