À quoi ressemblera la France en 2050 ? Moralopolis vous livre les secrets d’un futur peu reluisant, d’un avenir qui s’écrit déjà à force de discours et de décisions politiques menant à toujours plus de surveillance et de répression. La science médicale s’y fait l’alliée politique d’un eugénisme à visées sécuritaires, au service d’un pouvoir féministe radical et despotique ayant réduit à néant la notion de liberté sexuelle. La peur y façonne les rapports sociaux et influe jusqu’aux comportements érotiques.
Franck Doutandre évolue dans ce monde tel un inadapté social : pas du bon sexe et imparfait sur le plan génétique. Il apprendra à ses dépens que survivre dans une société totalitaire n’est possible que si l’on se soumet à ses normes et exigences. Moralopolis est une dystopie qu’on aurait tort d’envisager comme un remake du Meilleur des mondes. On pourrait davantage le comparer (du moins à certains égards) à Orange mécanique… mais qui finirait mal. Une œuvre grave et néanmoins non dépourvue d’humour et de poésie.
Auteur de Nid d’Ève, Nid d’Adam (éditions Tabou, 2012), Catherine Marx développe dans ce roman certains de ses thèmes de prédilection : la liberté de disposer de son corps face à la médecine et au pouvoir politique, sans oublier l’influence majeure et délétère d’un féminisme radical venant miner les rapports hommes-femmes pour finalement saper les fondements de la liberté et restreindre l’idée du bonheur. Militante non alignée, elle est passionnée pour tout ce qui touche à la liberté de disposer de son corps, que ce soit face à la médecine, à l’État ou encore dans le cadre du couple. Fascinée par la diversité des comportements humains en matière de sexualité et curieuse d’en comprendre les mécanismes, elle s’est intéressée à la stigmatisation de celles qui font de leur corps un usage offensant la morale. Elle dénonce les dérives d’un féminisme qui essentialise son discours en forgeant nos identités sur le modèle binaire de la victime et du bourreau.