Au départ, il s’agit de céramiques, à définir, à distinguer, dont il convient de faire un inventaire et dont notamment il faudrait dresser la carte de diffusion en Occident. On voit tout de suite les deux niveaux auxquels se situe l’enquête ; pour paraphraser un titre de L. Breglia, notre thème, c’est « le ceramiche della Grecia dell’Est e il loro valore documentario per la presenza ionica in occidente » ; mais, dans l’étude de L. Breglia, il s’agissait en fait d’un type monétaire précis (« la monetazione tipo Auriol »), d’une ville précise (Phocée) et d’un phénomène historique déterminé (la colonisation de Phocée dans l’Ouest), alors que, pour nous, il s’agit d’un ensemble de séries, de provenance trop souvent indéterminée, et de phénomènes historiques qui peuvent prendre des formes bien différentes (colonisation, contacts commerciaux, directs ou indirects, etc....). C’est dire que ce colloque en recouvre au moins deux. Je le dis tout de suite, et clairement, nous l’avons voulu tel : plutôt que d’aborder dans deux démarches séparées, ici avec des spécialistes plus orientés vers la céramologie, là avec des archéologues plus tournés vers l’histoire, d’un côté le problème de la définition de ces céramiques et de l’autre celui de leur inventaire (ou de l’inventaire d’une partie d’entre elles) en Occident, il était souhaitable de provoquer, avec des risques inévitables de confusion, une rencontre unique de tous ceux qui travaillent, fût-ce avec des perspectives diverses, sur un même matériel archéologique, qu’il faudra d’abord préciser. Laissant de côté provisoirement les articulations de mon propre rapport qui ont été indiquées de façon un peu schématique dans le programme, je dirai d’abord que nous avons voulu — pour l’étude de ces céramiques — partir des données fournies par les recherches effectuées sur les sites où elles ont pu être fabriquées. Autrement dit, même si un certain souci de symétrie a donné aux regroupements des rapports l’apparence d’une répartition purement géographique, l’idée essentielle est de partir des lieux possibles de production pour passer ensuite aux lieux de diffusion, de la Mer Noire au lointain Occident. Le point de départ, c’est donc le Nord de l’Ionie, l’Ionie du Sud, les îles et, en conséquence, les informations que nous attendons des recherches conduites récemment dans ces régions sont fondamentales ; cela d’autant plus que ces recherches ont été assez nombreuses, bien menées et que des publications essentielles et récentes nous montrent tout ce que nous pouvons en attendre. Il est certain que, au cours des dernières années, notre connaissance de ces céramiques s’est considérablement enrichie.