Les saints au Moyen Âge et au Siècle d’Or espagnols font partie de la vie quotidienne et même de l’actualité littéraire, lorsque se trouvent à l’affiche des comedias de Lope, ou lorsque sont publiées sous forme de roman-fleuve des versions en prose des Vies de saints anciennement ou récemment canonisés. La lecture des Flos Sanctorum, depuis le Moyen Âge, accompagnait toutes les étapes de la vie : les enfants apprenaient à lire sur les Vies des saints, et c’était la lecture la plus pratiquée dans l’univers des femmes, sans parler de l’abondant lectorat appartenant au monde de religion. Ces lectures ont forgé tout un imaginaire qu’il importe de ne pas laisser dans l’ombre. Le lecteur moderne est surpris de découvrir combien les Pratiques hagiographiques auxquelles se livrent les auteurs du Siècle d’Or révèlent une grande liberté de plume, malgré les contraintes de la tradition. C’est ce qu’ont voulu mettre en lumière les contributions d’un groupe de recherche, l’équipe 5 (LEMSO) de FRAMESPA, qui a travaillé pendant sept ans sur les « représentations de la figure du saint ».