La destinée historique de la région de Palestine apparaît comme singulière. Terre réputée sainte par les fidèles de trois grandes religions, elle n’a que rarement constitué au cours des siècles une entité politique indépendante. Elle a, au contraire, été soumise à la domination successive de plusieurs grands empires, au sein desquels elle n’a joué qu’un rôle marginal. C’est au xxe siècle, avec l’éclatement de l’unité politique du Moyen-Orient que la Palestine connaît une évolution qui la distingue nettement des régions voisines. L’entreprise de renaissance nationale juive qui y est menée par les militants du sionisme, à la faveur des bouleversements provoqués par les deux guerres mondiales, se heurte à l’opposition résolue de la population arabe. Le choc de deux légitimités totalement opposées est la cause majeure d’un conflit dont la dimension est à la fois locale, régionale et internationale. L’issue de ce conflit reste incertaine malgré l’amorce d’un processus de règlement pacifique.