Le coude des primates hominoïdes
Brigitte Senut
Editeur: FeniXX réédition numérique (CNRS)
L'étude anatomique des Simiiformes de l'Oligocène et des Hominoidea du Miocène permet l'établissement de trois tableaux regroupant les caractères de l'humérus, de l'ulna et du radius. Les spécimens fossiles rassemblés selon des critères morphologiques permettent, après comparaison avec des Simiiformes actuels de sexe connu, et en tenant compte des associations crâniennes établies, de différencier Propliopithecidae et Parapithecidae, Proconsul africanus et Proconsul nyanzae, Dendropithecus macinnesi et Kenyapithecus.
Brigitte Senut définit des morphoclines pour 16 caractères huméraux et 9 ulnaires qui conduisent à la réalisation de cladogrammes dont deux sont retenus après avoir recensé les caractères liés. Il apparaît ainsi que Dendropithecus n'est pas un Hominoidea, Proconsul est un Hominoidea primitif et Oreopithecus est un Hominoidea évolué (mais pas un Homininae).
D'un point de vue fonctionnel, ce travail montre que les animaux fossiles étudiés possédaient tous un coude qui pouvait être utilisé dans les types de mouvement liés en plus ou moins grande partie à la vie dans les arbres. L'ancêtre du bipède humain partageait encore largement son temps entre l'arbre et le sol.
Brigitte Senut est maître de conférence au Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris et travaille depuis plus de 10 ans sur le membre supérieur des primates actuels et fossiles. Par ailleurs, elle s'intéresse à la dichotomie grands singes/hommes et co-dirige une expédition de terrain à Ouganda sur ce sujet.