Comme il serait dommage pour nous d’ignorer Mélusine, l’infortunée femme-serpente, protectrice des Lusignans et bâtisseuse des forteresses vendéennes ! Que ceux qui lisent encore les contes de Perrault et se passionnent pour Barbe-Bleue ne liront-ils pas avec intérêt l’histoire vraie de Gilles de Retz, compagnon de la Pucelle, maréchal de France à 25 ans, tombé dans l’alchimie, la sorcellerie et des crimes plus abominables encore, et mort sur le bûcher à 36 ans ! Comment ce héros tombé si bas est-il — ou n’est-il pas — devenu l’homme aux huit femmes ! Et vos Légendes de la Nuit ! Quelle ronde fantastique quelle « chasse-gallery » font toutes vos fées, vos lutins, vos garous, vos « galipotes », voire même votre « cheval-Mallet ». Quelle place ils gardent encore dans la vie vendéenne ! à combien de villages, de hameaux, de rochers ont-ils donné leurs noms ces êtres facétieux, parfois même amoureux, qui jouent des tours pendables aux pauvres humains ! et l’on sent si bien, à vous lire, le plaisir que vous avez goûté à entendre leurs fredaines de la bouche des Vieux de chez vous et à nous les redire à votre tour. Vous n’oubliez pas enfin les “saints” de la Vendée : saint Martin, sainte Radegonde, et même ce saint Pient, évêque de Poitiers, qui n’a pu trouver que dans votre Maillé un sanctuaire pour lui rendre hommage... » (extrait de la Préface de l’édition originale de 1944).
Jean Robuchon (1896-1976), né à Paris d’une famille d’origine vendéenne, avocat à Fontenay-le-Comte, féru d’histoire locale, et photographe à l’occasion, passion qu’il partage avec son lointain cousin, Jules Robuchon. On lui doit divers ouvrages régionalistes : Les Chefs vendéens de 93 ; Les Noms de famille en Bas-Poitou et ces Légendes et récits vendéens.