« Les arbres sont des êtres vivants, organisés : il est donc essentiel que ceux qui s’occupent d’arboriculture sachent comment ces arbres croissent, comment ils se nourrissent et fructifient ; sans ces connaissances, il serait difficile de faire de bonnes plantations, et, surtout, de comprendre les opérations si importantes de la taille.
Deux sortes d’organes constituent les arbres : les organes élémentaires, et les organes que nous appellerons conservateurs.
Les organes élémentaires sont le tissu cellulaire et le tissu vasculaire.
Le tissu cellulaire est composé, comme l’indique le mot cellulaire, d’une multitude de cellules ou vésicules, à parois tantôt arrondies et unies entre elles, tantôt pressées les unes contre les autres. Ces cellules sont pourvues d’ouvertures qui communiquent entre elles.
Ces vésicules, qui sont d’abord ovales, ne tardent pas à prendre une forme hexagonale ; leurs parois s’épaississent par l’introduction de matières minérales, et, avec le temps, elles acquièrent la dureté du bois.
Le tissu vasculaire est formé par la réunion de vaisseaux ou de cellules dont les parois sont perforées. De distance en distance, les vaisseaux se joignent et présentent l’aspect d’un filet à mailles allongées. Le tissu cellulaire, qui apparaît le premier, forme la moelle, les parties molles des feuilles, la pulpe des fruits, l’extrémité des racines. Le tissu vasculaire, qui vient envelopper le tissu cellulaire et qui se solidifie en épaississant progressivement les parois des cellules, forme les parties solides.
Les organes conservateurs sont les racines, la tige, les feuilles.
La racine est cette partie de l’arbre qui, partant du collet, se cache dans la terre en se développant dans un sens opposé à la tige. La partie principale qui s’enfonce verticalement a pris le nom de pivot, et les radicelles ou ramifications qui partent du pivot se nomment chevelu. Ces ramifications se terminent par de petits renflements désignés sous le nom de spongioles.
Ce sont ces spongioles qui possèdent, seules, la faculté d’absorber les substances nutritives que contient le sol.
Nous ferons cette remarque que les arbres fruitiers provenant de semis ont seuls un pivot ; les autres, provenant de marcottes, présentent, au contraire, un talon. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.