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grande couv
Mémoire sur la culture du pêcher
Charles-Austrégésile Bengy de Puyvallée
Editeur: Collection XIX
2,99 €

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« Si le pêcher, dit Duhamel, n’est pas originaire de notre pays, il y est si bien naturalisé qu’il ne conserve d’exotique que son nom de Persica. Nous ajouterons qu’il a acquis parmi nous, et par suite d’une culture prolongée, des qualités qui sont propres au doux climat de la France. Ce n’est en effet que dans la température où nous nous trouvons que la pêche offre cette chair fine et fondante qui en fait le mérite. Dans le midi de l’Europe, où là chaleur du soleil donne aux fruits des sucs plus concentrés et un arôme plus prononcé, cette même chaleur dessécherait nos espèces délicates, et en rendrait la chair amère et pâteuse. Aussi voit-on en Italie, et même déjà dans le midi de la France, beaucoup de pavies qui d’ailleurs sont excellents, mais non de ces pêches à chair fondante et succulente qui sont l’heureux partage du centre et du nord de la France.
Mais si la pêche est devenue un fruit indigène dans nos contrées, elle n’a pas toujours présenté les qualités précieuses qui lui assurent le premier rang parmi nos meilleurs fruits. C’est à la culture en espalier qu’elle les doit, et cette culture n’a pas toujours existé. Laquintinie, qui vivait sous Louis XIV, assure que de son temps elle était très-récente, et jusqu’à cette époque on ne connaissait en pêches que ce que nous appelons encore aujourd’hui pêches de vignes. L’expérience ayant appris combien, sur un mur bien exposé, ce fruit acquérait de beauté, combien ses produits annuels étaient plus faciles à préserver des contrariétés fâcheuses de nos printemps, chacun s’empressa d’adopter cette culture nouvelle ; mais on débuta par des erreurs, et ces erreurs se sont tellement perpétuées jusqu’à nous que leur histoire paraît être celle de tous nos jardins d’aujourd’hui. »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.