« Pareillement au calme qui suit toujours la tempête, au beau temps qui succède à la pluie, à la paix venant après l’ouragan dévastateur de la guerre, la France, démâtée, paraît renaître de son naufrage désastreux dans la mer de l’invasion étrangère. Malgré la mutilation de nos plus riches provinces, la saignée considérable de nos finances, la perte de milliers d’hommes, la France revit de son épuisement, de son anémie.
Semblables aux marins qui espèrent toujours, de même, pleins de confiance dans l’illustre, le vaillant capitaine qui dirige et maintient si fermement le gouvernail de la nation, nous devons tous chercher à imiter son exemple et seconder ses efforts en réparant nos avaries.
Il est donc du devoir de chacun de travailler dans la mesure de son possible à refaire les agrès du noble vaisseau de la France !
Sur cette mer agitée, je m’estimerai heureux pilote, si je puis contribuer, même faiblement, à ramener au port notre belle patrie, encore en deuil et si éprouvée.
La régénération agricole, ai-je dit quelque part, doit précéder la régénération sociale. C’est cet axiome, que dis-je ? cette grande vérité, cette nécessité sociale que je vais essayer de démontrer, comptant beaucoup sur l’indulgence de ceux qui liront ces quelques lignes, et espérant un accueil, sinon favorable, du moins bienveillant, ainsi qu’il en a été de mes travaux antérieurs. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.