« Nous n’avons pas la prétention d’apprendre aux maraichers de profession leur métier, encore que les plus habiles praticiens puissent retirer quelque fruit d’une théorie basée sur les acquisitions récentes de la science. C’est surtout aux habitants de la campagne, qui abandonnent aux enfants et aux animaux de basse-cour des terrains qu’ils pourraient exploiter plus utilement pour l’augmentation de leur bien-être, que nous nous adressons, petits fermiers, ouvriers de la terre, citadins en villégiature, qui trouveront dans ce commerce quotidien avec la nature une agréable diversion à leurs préoccupations habituelles. Dioclétien se plaisait à cultiver des laitues, évidemment romaines, et, plus pres de nous, Bernardin de Saint-Pierre voyait tout un monde dans un plant de fraisier. Après un empereur et l’auteur de Paul et Virginie, ce n’est pas déroger que de chercher à pénétrer les arcanes de la culture maraîchère.
D’ailleurs le maraîcher parisien est le premier du monde : il se tient au courant des belles leçons de M. Georges Ville et de M. Maxime Cornu, et son marais est lui-même une école. La proximité lui rend les études faciles, lui permet d’expérimenter les nouveautés et les découvertes récentes.
Il n’en est pas. de même du maraîcher de province, du petit cultivateur, des instituteurs, de tous ceux en un mot pour qui la culture maraîchère est, non seulement un commerce, mais encore un adjuvant à leurs modestes ressources.
C’est pour ceux-ci que nous avons résumé en un petit nombre de pages les principes et les instructions qui les mettront à même d’obtenir des légumes de première qualité et sans interruption du commencement à la fin de l’année. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.