« Le vanillier est une plante grimpante, qui se plaît dans les régions chaudes et humides. Il y en a deux espèces dans le pays, que l’on distingue facilement : la petite vanille, la plus généralement répandue, est originaire du Mexique et fournit les meilleurs produits, et la grosse vanille, à grandes feuilles larges et épaisses dont les gousses tombent avant d’être parvenues à maturité et sont de qualité inférieure.
Le vanillier se plante de bouture aux pieds des arbres, qui lui servent de tuteurs, ou autour de murs ou palissades abritées.
La bouture doit avoir au moins trois nœuds, elle peut être aussi de quatre à cinq nœuds et même plus longue, selon la disposition des tuteurs ou l’abri qu’ils peuvent donner.
“Une plantation de 2,400 boutures, faite chez moi l’année dernière, au mois de mai, avec des lianes de dix à douze pieds, a donné des fruits dans la même année et se trouve en plein rapport en ce moment. Mais je dois dire que ces lianes avaient leurs cœurs qui ont continué immédiatement leur pousse.”
Tous les arbres sont bons comme tuteurs, à l’exception de ceux qui changent d’écorce ; les meilleurs sont : le manguier2, le bois-noir3, le sang-dragon ou dragonnier4, le jacquier5, le ouatier6, le pignon-d’Inde7, etc., etc... Mais le pignon-d’ Inde, par exception, ne peut être planté seul, à cause de la chute de ses feuilles, qui arrive justement à l’époque où le vanillier est en rapport : le soleil, frappant alors sur les vanilliers et ses gousses, nuit considérablement aux uns et aux autres. Il est donc convenable de planter le pignon-d’Inde entre le sang-dragon, le ouatier ou d’autres arbres, dont les feuilles peuvent servir à l’ombrager ainsi que le vanillier, auquel il ne sert de protecteur que pendant un certain temps de l’année. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.