« Les pêches cultivées dans les jardins des environs de Paris sont très recherchées pour la finesse de leur chair et pour leur parfum. Les communes de Montreuil, Bagnolet, Charonne et Vincennes en fournissent non-seulement la capitale, mais aussi l’Angleterre et quelques contrées du nord de l’Europe. Elles sont employées par les confiseurs pour en faire d’excellentes conserves. Les pêchers du Midi apportent déjà leur contingent ; mais lorsqu’on aura fixé quelques bonnes variétés autres que les pêches-pavie, et les avant-pêches jaunes, dont la chair a l’inconvénient de tenir au noyau, le commerce en sera plus considérable.
Parmi les arbres à fruits à noyau, le prunier Questche et le merisier sont très-recherchés en France et dans plusieurs parties des États de l’est et du nord de l’Europe pour pruneaux et distilleries. Dans le midi de la France, le prunier d’Ente (dit prune d’Agen) est cultivé en grand, et ses fruits sont transformés en de magnifiques pruneaux, qui sont envoyés à Agen, l’entrepôt et le centre du commerce de ces produits, qui donnent lieu à des transactions s’élevant chaque année à plusieurs millions de francs.
Pour nous résumer, nous dirons que l’arboriculture fruitière française jouit en Europe d’une réputation incontestée, qu’elle doit, du reste, aux diverses expositions du sol et au climat tempéré de la France, conditions éminemment propices à la culture des arbres fruitiers. En Belgique, la pomologie joue aussi un grand rôle : les meilleurs fruits se substituent aux mauvais. La Hollande et une partie de l’Allemagne se tiennent au courant des bonnes espèces et de celles surtout qui sont de conserve. C’est un grand progrès dont les fermiers et les habitants des campagnes ne manqueront pas de tirer un parti très-avantageux. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.