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grande couv
La Gravure en pierres fines
Ernest Babelon
Editeur: Collection XIX
3,99 €

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« L’art de graver les pierres fines, soit en creux, soit en relief, s’appelle la glyptique. La gravure en relief produit les camées ; la gravure en creux produit les intailles ou cachets.
Le domaine du graveur en pierres fines s’étend à toutes les pierres qui, dans la nature, sont susceptibles de recevoir un beau poli, et de subir, sans se désagréger, un travail de sculpture exécuté à la loupe, à l’aide de la pointe métallique la plus ténue. Toute la gamme des pierres précieuses et à grain fin, depuis le diamant jusqu’au marbre et à la pierre lithographique, est exploitée par le graveur, qui, toutefois, recherche de préférence les gemmes aux couleurs chatoyantes, pour rehausser en quelque sorte l’œuvre de ses mains par la beauté de la matière. S’il grave en relief un camée, il choisira une pierre à plusieurs teintes superposées, afin de tirer parti de cette polychromie naturelle dans la composition de son sujet ; s’il grave en creux une intaille, ses préférences se porteront, au contraire, sur une gemme d’une seule couleur, translucide et, comme on dit en joaillerie, de la plus belle eau, pour que le travail si minutieux de son burin soit souligné par l’intensité ou l’harmonieuse délicatesse des tons et des nuances. Considérez, par exemple, les plus beaux des camées de nos musées : ce que nous en admirons, ce n’est pas seulement, comme en sculpture, le mérite artistique, ce sont aussi ces couches multicolores, ici fermes et éclatantes, là atténuées, mourantes, qui donnent à la composition l’élégance d’une miniature due au pinceau du plus habile coloriste. Voyez, d’autre part, une belle intaille sur une améthyste ou une cornaline sans défaut, telles que l’Apollon citharède de Pamphile ou le Cachet de Michel-Ange ; présentez-la à la lumière en la regardant par transparence, et vous serez émerveillé à la fois de la splendeur de la gemme, comme disaient les anciens, et des proportions sculpturales, amples et gracieuses que revêt le sujet. La plus achevée des gravures sur la plus belle des gemmes : tel est l’idéal du genre.
En glyptique, la matière, loin donc d’être indifférente, est un des éléments essentiels de l’art et de l’appréciation que nous portons sur ses produits. Dans quelles conditions la nature offre-t-elle cette matière première à l’artiste ? Comment désigne-t-on les variétés principales de ces précieuses gemmes que le graveur convoite avec une si légitime avidité ? »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.