« Il n’y a pas plus de cinquante-cinq ans que la culture de l’asperge a été introduite à Argenteuil, et ce n’est même que depuis trente à trente-cinq ans qu’elle a pris une certaine importance.
Ou fit les premières plantations avec du plant tiré d’Épinay où l’on cultivait, avec assez de succès, l’asperge de Hollande qui avait, alors, une réputation européenne justement méritée ; car c’est encore, aujourd’hui, la meilleure après celle d’Argenteuil. Elle était robuste et de bonne qualité ; ce qu’on pouvait lui reprocher c’était son peu de produit et son exigence au point de vue des engrais. Pendant soixante ans, elle fit la gloire et la richesse de ce village.
Ce fut vers 1812 que les cultivateurs d’Argenteuil commencèrent à planter. A celte époque, les idées n’étaient guère tournées vers la culture ; aussi c’est à peine si l’on pourrait citer quelques plantations laites en ce moment : aucune ne fut assez importante pour qu’on en conservât le souvenir jusqu’à ce jour.
Cette variété fut exclusivement cultivée jusqu’en 1818 ou 1820.
Le mode de culture suivi était celui-ci : on ouvrait des tranchées de quarante centimètres de profondeur sur soixante-quinze à quatre-vingts de largeur, et on plantait deux rangs de griffes à soixante ou soixante-cinq centimètres en tous sens ; à côté on répétait la même opération, de telle sorte qu’il y avait un ados, puis deux rangs d’asperges, et ainsi de suite. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.