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grande couv
Mémoire sur la réhabilitation du maréchal Ney
Jean-Baptiste Deniset
Editeur: Collection XIX
2,49 €

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« Tant que nous avons compté dans les rangs de l’armée, scrupuleux observateur des devoirs du soldat, nous nous sommes borné à de simples vœux pour la réhabilitation du maréchal Ney, sans pouvoir nous expliquer d’ailleurs comment elle n’avait pas suivi immédiatement les triomphés de Juillet ; mais aujourd’hui que nous sommes rentré dans la classe des citoyens, rien ne peut plus empêcher notre voix de la réclamer hautement de la représentation nationale. Aussi lorsque les Souvenirs de M. Berryer sont venus réveiller si vivement l’intérêt public sur cette question d’équité et de morale, avons-nous voulu non seulement adresser une requête à cet égard à la chambre élective, mais encore établir par ce mémoire combien cette illustre victime des fureurs réactionnaires méritait d’obtenir cette solennelle réparation.
En voyant les organes des opinions les plus divergentes citer avec une égale sympathie les incidens du procès de ce grand capitaine rapportés dans l’ouvrage de son digne défenseur, nous nous sommes trouvé doublement heureux d’être libre de nous exprimer sur la réhabilitation due à la mémoire du brave des braves, dans le moment où la disposition des esprits paraissait le plus favorable pour la solliciter. Mais si la Presse du 24 septembre nous en inspira le premier désir, nous devons à l’article chaleureux et patriotique du Messager du 10 octobre, l’entreprise du Mémoire que nous publions sur la justice et l’opportunité de cet acte réparateur. Ce que nous pouvons dire aussi, c’est que depuis vingt-trois ans nous n’avons cessé de déplorer un instant l’arrêt fatal qui a frappé la plus pure de nos gloires ; celui qui, comme les Dugommier, les Championnet, les Desaix, les Serrurier, les Jourdan, les Suchet, les Saint-Cyr, les Mortier, et quelques autres encore que signalera l’histoire, sut ajouter à l’éclat de sa renommée par son intégrité, son désintéressement, enfin par l’exemple constant des plus hautes vertus guerrières. Pour nous, dont il serait impossible de décrire ce que nous fit éprouver la lecture de sa sentence et dont nulle crainte ne put comprimer cette exclamation : Assassiné ! pour nous, qui n’avons jamais mis en doute son innocence, et qui devions porter nos convictions jusqu’à l’évidence par l’étude de sa cause, son jugement ne saurait imprimer de honte aujourd’hui que sur la France, dont il atteste l’ingratitude. Envoyé le 17 juin, la veille de Waterloo, par le général en chef comte Reille, aide-de-camp de l’empereur, auprès du maréchal Ney, c’est par nous-même que nous avons jugé tout ce que son noble cœur renfermait d’amour et de dévoûment pour la patrie. Aussi ne sommes-nous devenu le gendre d’un pair de France que certain qu’il n’avait point concouru par son vote à son assassinat judiciaire. »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.