On pense l’art comme un phénomène de projection de l’inconscient de l’artiste. Il s’agit pour beaucoup de comprendre le langage de l’art dans le but de comprendre la pensée de l’artiste. Interpréter la pensée de l’artiste, sur la base de sa création artistique. Or, il apparaît chez Vincent Van Gogh, artiste du XIXe siècle, que sa peinture n’est pas la représentation de son inconscient ou de la structure de sa personnalité, mais plutôt qu’elle semble être le catalyseur d’une passion mystique.
La création picturale a un rôle structurant pour Van Gogh, qui répond à une frénésie religieuse qui l’aliène : elle lui permet d’être et d’exister en position de sujet et non d’objet, de lutter contre ce mal qui le ronge. La création apporte ainsi une « béquille » psychologique à un artiste confronté à un destin messianique, qui destine son œuvre aux nécessiteux, la voit comme une mission auprès des miséreux.
Si l’art a une fonction sociale aux yeux de Van Gogh, une fonction salutaire, il a surtout une fonction psychologique décryptée à travers sa correspondance, dédiée pour une grande partie à son frère Théo.
L’art chez Van Gogh est l’expression d’une autre passion qui est d’ordre religieux. C’est cette obsession mystique qui apparaît comme le véritable auteur de la création picturale chez Van Gogh. La peinture est un passage à l’acte artistique, un passage à l’art de cette passion mystique.