La civilisation byzantine a marqué durablement de son empreinte les hommes et les sociétés du Sud-Est de l’Europe. Après la chute de Constantinople en 1453, cette civilisation fut dissociée de l’État qui lui avait servi de cadre pendant plus d’un millénaire, l’Empire byzantin. Contraints par un nouveau pouvoir substitué à l’ancien, celui de l’Empire ottoman, les héritages de Byzance n’en disparurent pas pour autant. Ils cheminèrent dans les mémoires et les coutumes, dans l’histoire et la foi, dans des institutions formelles ou informelles. Et quand les peuples anciennement soumis à l’Empire byzantin ou sujets à son influence s’affirmèrent comme nations, quand ils entreprirent d’écrire leur passé et de se projeter dans un avenir européen – à partir des Lumières et plus encore aux XIXeet XXe siècles –, Byzance fut naturellement repensée, réévaluée, réinventée. L’ambition de ce volume collectif est d’étudier, de façon comparée et grâce à des études de chercheurs de tous pays, l’histoire de la mémoire de Byzance dans les sociétés sud-est européennes. Une conclusion s’en dégage : plus qu’une nostalgie et mieux qu’une curiosité, Byzance apparaît comme l’un des fondements de notre Europe contemporaine.