L'économie de plantation aux antilles françaises
Christian Schnakenbourg
Editeur: Editions L'Harmattan
Projection du capitalisme marchand européen dans l'espace colonial atlantique, l'économie esclavagiste de plantation forme la base structurelle de la mise en valeur de la Caraïbe au XVIIIe siècle. Les Antilles françaises constituent de très loin la première zone américaine pour la production de « denrées » agricoles tropicales à destination de l'Europe. En réalité, cette croissance repose sur l'exploitation sans limite d'un peuple d'esclaves déportés d'Afrique, et soumis à un tel degré de violence et de souffrance que les naissances ne peuvent pas remplacer les morts. Il faut sans cesse « importer » de nouveaux captifs de plus en plus coûteux à obtenir pour accroitre la production. C'est la contradiction fondamentale du système. A la fin de l'Ancien Régime, cette économie est en crise. Les coûts augmentent plus vite que les prix, les débouchés sont insuffisants, la rentabilité diminue, l'endettement augmente. La grande insurrection des esclaves domingois du 22 août 1791 mettra définitivement fin à ce moment essentiel de l'histoire des Antilles.