Un jour de 43 avant J.-C., L. Munatius Plancus, ancien lieutenant de César mêlé aux intrigues des guerres civiles, vient avec ses vétérans fonder la colonie romaine de Lugdunum, sur une colline au-dessus du confluent de la Saône et du Rhône. Aux alentours de 460, les Burgondes chassent définitivement le pouvoir romain et font de Lugdunum une de leurs capitales. À plusieurs reprises au cours de ces cinq siècles, l’histoire de Lyon rencontre l’Histoire tout court, celle de l’Empire romain. Des empereurs naissent à Lyon ; un autre y aurait été proclamé ; plusieurs y meurent tragiquement. Une ville gauloise, romaine, orientale aussi, se bâtit, brûle, se défend, subit le pillage. Des populations venues du plus loin de l’Empire (soldats, fonctionnaires, commerçants, médecins, hommes libres, affranchis ou esclaves) y passent, s’y installent, se mêlent ou s’affrontent, avec leurs langues, leurs coutumes et leurs croyances. De ces événements souvent tragiques, parfois comiques, l’archéologie et l’épigraphie ont révélé de nombreux témoignages. Pour la plupart d’entre eux cependant, faute de traces exhumées du sol d’une ville qui occupe toujours le même emplacement, les descriptions et les récits des géographes, historiens, hagiographes, ou encore des poètes de l’Antiquité et des débuts du Moyen Âge, restent pour nous irremplaçables. Bon nombre de ces textes originaux sont proposés ici. Certains, célèbres, ne sont en réalité connus que par ouï-dire, par une tradition qui en a déformé la signification. D’autres dormaient dans des recueils accessibles aux seuls spécialistes – et ce ne sont pas les moins vivants ! Tous sont présentés, traduits et rapidement commentés. Ces vingt dernières années, les recherches archéologiques, épigraphiques et historiques ont profondément renouvelé ce que nous savons de Lyon dans l’Antiquité. Cette seconde édition, corrigée, augmentée de nombreux textes méconnus et illustrée, tient le plus grand compte des progrès accomplis.