Le tableau de Claude Monet intitulé Camille sur son lit de mort a connu un destin étrange. Aussitôt peint, il fut mis au secret par l’artiste lui même et littéralement « enfoui ». Il ne réapparaîtra que quarante ans plus tard, rejoignant alors la pleine visibilité historique, à l’occasion du don fait par Katia Granoff à la galerie du Jeu de Paume en 1963.
Que signifie cette omission du nom ? Que représente cette œuvre dans la trajectoire du peintre ? N’est-ce pas là, dans la béance provoquée par le deuil, que le peintre va conclure – mais souterrainement – son pacte obscur avec l’eau ?
Le peintre Jean-Paul Marcheschi revient sur cette « œuvre de la honte », dans laquelle il voit l’origine de la grande aventure des Nymphéas.