La transition entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur pose des questions fondamentales de sens et de valeurs. Qu’est-ce qui fait que certains jeunes ont envie de poursuivre leurs études et d’autres non ? Quels facteurs ont influencé cette disposition ? Quels sont les liens entre rapport au savoir, rapport aux autres et rapport à soi ? Le champ disciplinaire, la maitrise du langage, la situation sociodémographique, le parcours des ascendants, le trajet et le projet de vie sont autant d’éléments qui entrent en compte pour le meilleur et parfois pour le pire dans ce moment crucial du jeune en formation. Dans ces conditions, les pratiques didactiques destinées à favoriser la transition secondaire-université sont appelées — particulièrement dans la phase terminale de l’enseignement secondaire — à se laisser interroger par la question délicate du rapport au savoir. Celui-ci, quelle que soit la discipline envisagée — de l’histoire au français en passant par l’éducation physique, les sciences religieuses, les langues modernes et anciennes, la géographie et les technologies —, n’est pas seulement affaire de connaissances « transversales » et de rapport à un projet d’études. Il requiert tout aussi bien des compétences disciplinaires qui aident l’individu à se construire dans un rapport adéquat à des types de savoir spécifiques. Il mobilise aussi le gout de reculer les frontières de la connaissance en vue de mettre ses contenus et les compétences où ils s’intègrent au service de l’individu et de la société. La dualité de la « tête bien faite » et de la « tête bien pleine » continue ainsi à passionner les didacticiens, dont on trouvera les travaux ici réunis par Jean-Louis Dufays, Marie-Laurence De Keersmaecker et Alain Meurant, tous trois professeurs à l’Université catholique de Louvain.