« Depuis plusieurs mois, vous n’avez d’yeux que pour les exclus, les chômeurs, les RMistes que ce chômage, que vous n’êtes pas parvenus à combattre, a, pour longtemps, écartés d’une vie normale. Qui ne s’en réjouirait ? Mais faut-il pour autant que la politique obéisse à l’émotion et communie - ah, le beau mot ! - avec l’audimat ! À quelques encablures de l’élection présidentielle, votre agitation cache mal votre désarroi… » Cette lettre ouverte aux politiques « qui sollicitent notre attention et pour certains nos suffrages » dénonce l’abandon de la lutte contre le chômage de masse au profit d’une « politique de la misère ». Partage emploi-salaires, emplois de service, monnaie européenne, dans un style direct, parfois ironique, l’auteur dialogue avec Philippe Séguin, Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing, Édouard Balladur… mais aussi Jacques Delors, Michel Rocard, Martine Aubry,... entre lesquels il avoue trouver plus de ressemblances que d’oppositions. Après Chômage, demande traitement de choc (Balland), André Gauron approfondit sa critique du libéralisme social et européen et propose une alternative qui donne la priorité au plein-emploi.