Brandes-en-Oisans, la mine d'argent des Dauphins, XIIe-XIVe s. (Isère)
Marie-Christine Bailly-Maître, Joëlle Bruno Dupraz
Editeur: FeniXX réédition numérique (Service régional de l'archéologie de Rhône-Alpes)
Aux XIIIe et XIVe siècles, les besoins en métaux précieux de l’Occident n’ont cessé de croître. Principal métal monétaire, l’argent était tout aussi indispensable au bon fonctionnement de l’économie, qu’au développement des États. Les techniques de production de l’argent — au Moyen Âge — restaient mal connues, en raison de sources écrites insuffisantes. L’ouvrage de Marie-Christine Bailly-Maître et de Joëlle Bruno Dupraz présente — de manière précise — une exploitation de plomb argentière médiévale, celle de Brandes-en-Oisans (L’Alpe-d’Huez). À partir de l’étude des textes, mais surtout d’une enquête archéologique approfondie, apparaissent ainsi des mines, des installations de traitement du minerai et, aussi, une communauté de mineurs, son habitat, sa vie quotidienne, ses rites. Une telle enquête est unique à ce jour. Le cas de Brandes, mine moyenne à l’échelle européenne, mais de première importance pour le Dauphiné, est significatif de l’évolution des exploitations aux XIIIe et XIVe siècles. L’étude de terrain menée en surface — mais aussi sous terre — met en évidence un système hydraulique, qui actionnait les meules écrasant le minerai et alimentait les lavoirs. Dans la mine, les travaux pour assurer l’évacuation des eaux, le cheminement boisé sur lequel des sortes de traîneaux transportaient le minerai, annoncent la révolution des techniques des siècles postérieurs. Cette étude démontre l’effort d’innovation remarquable, développé à la veille de la crise du XIVe siècle qui a touché toute l’Europe et a, en particulier, emporté l’exploitation de Brandes et, par là-même, ruiné le village.