La cité du poisson au nez pointu
Peter Parsons
Editeur: JC Lattès
En 1897, deux archéologues d’Oxford mettent à jour un extraordinaire trésor à 170 km au sud du Caire, sur un bras du Nil. A Oxyrhynchus, dans des amphores, des coffres… plus de 500 000 fragments de papyrus écrits en grec et en latin permettent de reconstituer la vie quotidienne de cette bourgade de la mort d’Alexandre le Grand jusqu’au IVe siècle après J-C, avec une majorité de documents concernant la domination romaine et la naissance du christianisme.Les jours et les heures apparaissent avec une émouvante précision : les livrets des maîtres d’école, avec leurs commentaires sur Homère, les lettres bouleversantes d’un enfant demandant à ses parents de les rejoindre, les pétitions publiques, les listes de courses, les factures des bouchers, des comptes rendus de procès ou des exactions des coptes sur les premiers chrétiens, des mandats d’arrêt, des testaments, des lettres d’amour, les conseils d’un apiculteur ou d’un pêcheur…
Là aussi sont découvertes des œuvres inconnues de Sophocle – son unique comédie - de Pindar, de Sapho… Des bribes de l’évangile gnostique de saint Thomas et des textes apocryphes de Paul… C’est tout un monde qui surgit sous nos yeux, terriblement vivant et proche de nous avec ses craintes et ses espoirs.
On estime que Pompei nous a laissé la mémoire architecturale de l’Antiquité, les tableaux du Fayoum la mémoire visuelle, le trésor d’Oxyrhynchus nous offre la plus émouvante des mémoires, celle de la vie de tous les jours. Aujourd’hui, 62 volumes des résultats des recherches ont été publiés, 40 sont encore attendus avec leurs extraordinaires découvertes.
Traduit de l’anglais par André Zavriew