Les rencontres professionnelles « Musées et Recherche » s’appuient sur les alliances entre communautés muséales et universitaires. Elles sont nées dans le cadre d’une coopération entre l’Ocim et l’équipe de recherche de Joëlle Le Marec (ENS de Lyon, puis Cerilac-université Paris Diderot, Celsa-université Paris Sorbonne actuellement). Dès le départ, elles ont été envisagées comme un temps et un espace de partage et d’initiative entre les professionnels des musées et des chercheurs, tous également concernés par la confrontation entre missions de service public et management de l’activité, entre la force des ententes implicites et la fragilité des modalités souvent informelles de coopération culturelle et scientifique. Ces rencontres s’inscrivent dans un dialogue interprofessionnel et interinstitutionnel. Les troisième et quatrième éditions des rencontres « Musées et Recherche », ont permis d’examiner successivement des situations de précarité et d’incertitude professionnelle chez les jeunes chercheurs et acteurs culturels en muséologie, puis des dilemmes et des scrupules dont se soutiennent les engagements. La proximité des savoirs qui s’élaborent et se partagent depuis la précarité et le dilemme, de manière le plus souvent très informelle, est si forte et si transversale au monde muséal et universitaire, que nous avons choisi avec les intervenants et les auteurs, de mêler dans un seul ouvrage les réflexions relatives à la condition professionnelle contemporaine des jeunes chercheurs et acteurs culturels et la problématisation des situations de dilemmes dans le quotidien des métiers intellectuels de service public. Dans cet ouvrage, les chercheurs, doctorants et professionnels partagent et croisent leurs expériences, réflexions et questionnement. Ainsi, dans la première partie l’hybridité et la précarité deviennent des situations qui nécessitent des ajustements mais également créent des occasions de partage des savoirs pour questionner son métier et son contexte. Les auteurs développent une autre problématique dans la seconde partie de l’ouvrage : le partage sur/autour de la recherche et de l’expérience professionnelle qui peut être également, dans des contextes fortement contraints, l’occasion de réfléchir à nos manières de saisir, vivre et traiter ce qui est source de dilemmes et de les relier (ou pas) à des formes d’engagement.