Ce que Galilée dit à Milton
William R. Shea
Editeur: Les Belles Lettres
Galilée (1564-1642) est, avec Newton, le plus célèbre scientifique de l’époque moderne. Il n’a été interviewé, ou plutôt interroge´, qu’une seule fois dans sa vie, ce dont il se serait volontiers passe´. C’était en effet a` l’occasion de son procès. Somme´ par le tribunal vatican de l’Inquisition de s’expliquer sur son affirmation selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, il aurait préféré s’exprimer avec la verdeur qui enthousiasmait ses amis. Mais il comprit qu’il était plus prudent de jouer la comédie. Il le fit avec habileté mais il n’en fut pas moins condamne´ et assigne´ a` résidence dans sa villa d’Arcetri, aux portes de Florence. C’est la` qu’un voyageur anglais de trente ans lui rendit visite. Il s’appelait John Milton (1608-1674), et nul ne pouvait soupçonner qu’il deviendrait un jour le plus célèbre poète de l’Angleterre (Le paradis perdu, 1667). Leur entretien, dont il n’existe pas de transcription, a été reconstruit ici dans la fidélité a` l’intention des deux interlocuteurs et inspire´ par un témoignage postérieur de Milton. De quoi parlèrent-ils ? On ne saurait douter qu’il fut question de religion et de science, d’une série de découvertes astronomiques et d’astrologie, d’enseignement et du procès dont avait fait l’objet le scientifique, de la peste qui avait frappé la péninsule, mais aussi de famille et de femmes, d’art et de vin et de bien d’autres choses de la vie.