Parmi les nombreux écrits consacrés depuis près de quarante ans à l’étude des relations entre les populations, la santé, la médecine et les médecins dans la France du XIXe siècle, on a choisi ici délibérément de ne retenir qu’une partie de ceux qui traitent des marges du système sanitaire. On y trouvera donc peu de choses sur les médecins, sauf s’ils sont hétérodoxes, ni sur l’accès aux soins médicaux, mais d’abord des articles consacrés aux sages-femmes, aux religieuses soignantes, aux officiers de santé et aux pharmaciens. D’autres traitent des comportements sanitaires populaires peu conformes aux injonctions médicales, comme l’usage du médicament ou celui des eaux minérales. Quelques uns présentent la face cachée de l’histoire hospitalière avec ses petits établissements et ses pensionnaires plus pauvres que malades. Une dernière série souligne le rôle des patients dans les médecines marginales comme l’homéopathie et quelques autres. Au-delà de la diversité des thèmes abordés, ce recueil ne se contente pas de réévaluer le rôle de certains acteurs méconnus mais il tente de démontrer que nos actuelles attitudes face à la maladie et à la santé, ne sont pas seulement le fruit d’une médicalisation imposée du haut mais aussi le reflet des aspirations populaires. Enfin, il laisse entrevoir ce qu’aurait pu être un système de santé dans lequel les patients et les professions intermédiaires auraient eu toute leur place aux côtés des médecins.