Le dossier part sur les traces d’Éros, le joueur divin par excellence, dans le cadre du projet Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity, financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC AdG no 741520). La figure d’un Éros immature, téméraire, taquin, voire cruel et imprévisible, personnifie en Grèce ancienne les rapports intimes qui unissent d’une part l’enfance au jeu, à l’éducation, y compris à l’apprentissage de la maîtrise de soi et à la formation de liens sociaux, d’autre part à la sphère des émotions éveillant le plaisir et par là, un pouvoir séducteur. Une des expressions métaphoriques de sa puissance ambiguë est l’activité ludique qui sert de fil rouge aux sept contributions réunies, du jeu de balle de Nausicaa chez Homère (D. Bouvier) aux poètes élégiaques latins (G. Sissa), à sa mise en images, de l’émergence d’un Éros bambin dans l’iconographie grecque (H. Ammar), à sa représentation dans l'iconographie romaine (V. Dasen et N. Mathieu) et la glyptique (F. Spadini, V. Räuchle, C. Weiss).