« Je dois d’abord dire quel était mon état d’esprit au départ. Sans être connaisseur, ni critique, j’ai toujours aimé les arts, particulièrement l’architecture et la peinture. Depuis longtemps, je désirais visiter l’Italie. Je connaissais, il est vrai, la plus grande partie de l’Italie du nord, j’étais allé à diverses reprises à Gênes, à Milan, à Venise que je connaissais bien, une seule fois à Turin, à Vérone, à Parme, à Bologne que j’aurais besoin de revoir. J’y avais vu d’admirables choses, mais je savais que ce n’était pas là le sanctuaire, que pour connaître l’art italien il fallait visiter Florence et Rome, et connaître par le menu le sol sacré de la Toscane et de l’Ombrie. Le voyage à Florence et aux alentours était pour moi le voyage rêvé depuis que j’étais en âge de faire des rêves, c’est-à-dire, hélas ! depuis quelque quarante ans.
Je m’étais, enfin, promis cette année de réaliser mon rêve et naturellement je m’y étais préparé, comme il convient. J’avais relu l’histoire des villes italiennes au moyen âge et au seizième siècle, revu mon histoire de l’art en Italie, parcouru les guides français et étrangers, au chapitre des villes que je me proposais de visiter ; bref, j’étais prêt à recevoir le premier choc. Je le croyais du moins. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.