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grande couv
Spiritualisme
Joseph-Émile Escourrou-Lapujade
Editeur: Collection XIX
2,49 €

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« Le célèbre évêque de Meaux, Bossuet, a écrit : « Le temps n’est Rien. » Relativement à l’homme, créature passagère, c’est même vrai ; car le temps n’est qu’un point par rapport à son immortalité. Mais c’est absolument vrai relativement à Dieu, qui est éternel. Il a dit, avant cela : « L’espace est une partie de Dieu. » C’est, sans doute, en ce sens que l’Espace est la base du temps qu’il faut pour le mesurer.
Descartes, Malebranche et d’autres philosophes ont affirmé que les vérités premières, les axiomes, sont une partie de l’Etre suprême, étant en cela de l’avis de Bossuet. En effet, Dieu ne crée pas ces vérités ; elles existent avant toutes les intelligences, créées pour les comprendre et pour s’en servir. Elles ont un caractère de nécessité et, par cela même, un caractère d’universalité et d’éternité. Or, Dieu est universel et éternel. Il convient, donc, de rechercher ce qu’il y a de nécessaire, d’universel et d’éternel dans les enseignements de la Bible et de l’Evangile, et, en somme, d’en affirmer, par là, la divine origine, sans s’arrêter, comme le conseille l’immortel Châteaubriand, aux menus détails, aux petites objections. L’expression, dans l’Ecriture sainte, n’a pas seulement été faite pour les esprits subtils, mais encore pour le commun des mortels qui la lisent ou l’écoutent. Comme elle y est assez souvent métaphorique, et quelquefois hyperbolique, il faut tâcher d’en pénétrer le fond, et, d’autres fois, se contenter de la forme extérieure.
L’immortalité de l’âme est une croyance si enracinée chez tous les peuples tant soit peu civilisés, qu’à certaines époques, on a supposé qu’au lieu de périr, l’âme s’attachait, pour un temps d’expiation, au corps déposé en terre, ou calciné, plus souvent même au corps privé de sépulture. C’est ce qu’expriment, d’ordinaire, clairement, les écrivains grecs et latins. On admettait communément que la prière et les sacrifices avaient une vertu expiatoire. Du reste, la prière est si naturelle à l’homme, que, quand elle n’aurait d’autre effet que de consoler un malheureux, ou un innocent accusé à tort, elle serait légitime et raisonnable.
Un homme abandonné de tous n’à pas d’autre refuge que le sein du Dieu juste, compatissant, et tout-puissant réparateur de l’injustice. »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.