« Dans sa séance du 28 janvier dernier, l’Académie de Médecine de Belgique ayant été saisie par son honorable secrétaire général, M. Rommelaere, d’une proposition tendant à conseiller au gouvernement belge l’interdiction des séances publiques d’hypnotisme, une importante discussion s’est ouverte à ce sujet dans le sein de cette assemblée.
Avant de se prononcer, nos confrères de Belgique ont pensé avec raison, qu’il convenait de reprendre complètement l’étude de l’hypnotisme scientifique.
Plusieurs membres de l’Académie ont fait, avec un remarquable talent d’exposition et avec une compétence indiscutable, l’analyse des travaux accomplis dans ces dernières années par les écoles de Paris et de Nancy. En général, ils ont exprimé, dans leurs conclusions, l’avis que la pratique de l’hypnotisme ne devait pas être laissée entre les mains du premier venu.
Un ou deux orateurs ont tenté de défendre la cause des représentations publiques d’hypnotisme : il faut reconnaître qu’ils n’ont pas fourni d’arguments dignes d’être pris en considération.
Au contraire, en dehors de l’Académie, les magnétiseurs ambulants ont trouvé, dans M. Delbœuf, professeur à l’Université de Liège, un ardent défenseur. Nous avons lu avec le plus grand intérêt le plaidoyer dans lequel il reproche à M. le professeur Thiriar d’avoir pris, à la Chambre des députés de Belgique, l’initiative de la demande d’interdiction des séances publiques d’hypnotisme.
Malgré l’estime que nous inspire le talent de notre éminent collaborateur, nous avons le devoir de protester contre deux des principales allégations contenues dans sa brochure.
Nous ne pouvons être de son avis lorsqu’il affirme que les pratiques des magnétiseurs n’ont jamais déterminé d’accidents sérieux.
Depuis deux ans que nous avons l’honneur de diriger la Revue de l’hypnotisme, nous avons enregistré un assez grand nombre de faits qui prouvent l’action néfaste exercée dans maintes localités par le passage de certains magnétiseurs. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.