Montherlant et l'Antiquité
Pierre Duroisin
Editeur: Editions L'Harmattan
Le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant quittait la scène de son plein gré : la « sortie raisonnable » du Portique. S'il appela ses ombres, comme il s'était promis de faire, à cet instant choisi, elles furent sans doute plus romaines que grecques : sensible, dans son jeune âge, au discours de Socrate et de Platon, l'écrivain s'était de plus en plus « romanisé » au fil des ans. Avec des nuances, il est vrai. Montherlant avait une vision nietzschéenne de la Grèce : il a renié Platon, mais il a continué d'invoquer Hésiode, Héraclite, Eschyle... Et son attirance pour Rome, héritée du Quo Vadis de son enfance, ne l'a pas empêché d'être parfois sévère avec les Romains. Cela dit, les Anciens chez lui n'étaient jamais bien loin, y compris là où on ne les attendait guère : Épictète dans Les Lépreuses, Sénèque dans Le Maître de Santiago, Tacite dans La Ville dont le prince est un enfant, et on en passe. André-Alain Morello a qualié Montherlant de « grand écrivain intempestif ». Cette version revue, corrigée, amplifiée de Montherlant et l'Antiquité est un hommage sans complaisance aux mânes d'un aficionado « intempestif » du monde ancien.