Pour qui regarde les choses d’un peu haut, les progrès importants dans les sciences naturelles se font tous à peu près de la même manière. Ils traversent trois phases bien distinctes qui se succèdent régulièrement.
Les faits nouveaux d’où ces progrès sortiront sont, d’habitude, annoncés d’abord soit par des observateurs que n’ont pas préparés leurs études antérieures, comme sont les paysans, si bien placés d’ailleurs pour assister aux phénomènes naturels ; soit par des savants hardis, que l’on est porté, en attendant vérification, à croire victimes de quelque illusion.
Dans l’un et l’autre cas, les faits en question sont niés purement et simplement sous le prétexte qu’ils ne rentrent pas dans les cadres alors tracés par la science, si même (ce qui arrive souvent) ils ne sont pas en contradiction formelle avec les lois découvertes et regardées comme plus générales qu’elles ne le sont réellement.
Plus tard, l’observation des mêmes phénomènes se reproduisant et se répétant, on est conduit peu à peu, d’une manière invincible à reconnaître leur réalité ; mais on s’empresse, croyant en être quitte à ce prix avec eux, de les qualifier de faits exceptionnels.
Le phénomène de la chute des pierres se manifeste fréquemment depuis la plus haute antiquité, et les populations primitives frappées de son imposant cortège d’éclairs et de détonations n’ont pas manqué d’en faire entrer la description dans leurs légendes et dans leurs chants...