Fruit de la réflexion menée dans le cadre des Journées d’études qui se sont tenues à l’Université de Perpignan en septembre 2015, le présent ouvrage tente de comprendre, à travers un dialogue scientifique interdisciplinaire, comment les élites romaines se mettent en scène dans les différents espaces de la cité, alors même qu’espace public et espace privé tendent progressivement à se compléter, à s’articuler, voire à se confondre. Dès lors, il s’agit de s’interroger sur les stratégies de représentation, sur la manière dont ces élites utilisent ces espaces de « l’entre-deux », mettent à profit cette ambiguïté, pour construire leur propre discours dans l’espace urbain entendu au sens large – espace civique mais aussi privé – et pérenniser ainsi la memoria familiale. Fondée sur des sources documentaires multiples, allant des écrits littéraires et épigraphiques aux monuments et aux images, notre analyse envisage la diversité des espaces romains de l’arc occidental méditerranéen, depuis la période républicaine jusqu’à l’antiquité tardive, pour tenter de percevoir les lignes de force qui se retrouvent sur le temps long.