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grande couv
Le sida et les fragilités françaises : nos réactions face à l'épidémie
Jean de Savigny
Editeur: Fenixx Réédition Numérique (Albin Michel)
9,99 €

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Homosexuels, toxicomanes, habitants des DOM-TOM, immigrés, prostitué(e) s, détenus… Depuis toujours, la société française se désintéresse de ces minorités, oscillant à leur égard entre ignorance et répression. Or, voici qu'un nouveau virus, en posant un problème de santé publique, contraint à regarder dans le détail les modes de vie de ces « marginaux », à nommer des faits contraires aux traditions culturelles. Les divers pouvoirs ont réagi, avec retard, à cette nécessité. Médecins, fonctionnaires, responsables politiques, médiatiques ou religieux, se sont révélés aussi désemparés et malhabiles que les familles. Dans le même temps, les malades du sida, qui est d'abord apparu comme une maladie des élites intellectuelles, se sont révoltés contre ces carences. Refusant de s'en tenir à l'attitude traditionnelle d'« obligés », ils ont revendiqué leurs droits d'usagers d'un système de soins. Jean de Savigny, secrétaire général de l'Assistance publique, et ancien directeur de l'Agence française de lutte contre le sida, a subi - au premier rang - ce choc culturel et, d'abord, la remise en cause de la toute-puissance de la science. Sans craindre de prendre le contre-pied des modes et des fantasmes collectifs, et alors que, dans nos sociétés développées, le sida est sinon vaincu, du moins contenu, il nous indique le prix que nous devrons payer pour vivre avec lui : celui de la lucidité sur nous-mêmes et notre société. Car le sida est, aussi, devenu une maladie de l'imaginaire.