Cet ouvrage n'est pas un travail d'érudition : il tente d'ébaucher une grande synthèse - reconnue nécessaire - de la pensée de Balzac, en dégageant les lignes de force qui organisent l'architecture de l'œuvre envisagée comme un tout. Sous les auspices d'E.R. Curtius et d'A. Béguin (mais selon un dessein tout autre), il entreprend de mettre en lumière l'extraordinaire cohérence et la profonde unité de l'univers balzacien à travers la diversité de ses manifestations concrètes, qu'il s'agisse de philosophie, de sciences, de politique ou d'art. Non pas que le texte balzacien soit tenu pour simple illustration de thèses préexistantes : Mais son élaboration, gigantesque travail sur la forme romanesque et sur la langue, qui utilise et résume la totalité de l'expérience humaine, paraît bien obéir à certains schèmes fondamentaux — conscients ou inconscients — qu'il importait de discerner, de coordonner, en un mot de systématiser. Les lecteurs – nombreux - captivés par l'œuvre du plus grand romancier français, comme les spécialistes, trouveront ici une méthode d'approche qui se veut conséquente, argumentée, toujours proche du texte, sans qu'une démonstration par trop aride et contraignante offusque le plaisir de lire les romans de Balzac.