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grande couv
L'économie de la sous-population
Jean-Didier Lecaillon
Editeur: Presses Universitaires de France (Réédition Numérique Fenixx)
8,49 €

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L’influence de plus en plus profonde de l’économie dans tous les secteurs de la vie marquera sans doute notre époque. L’enjeu est donc d’accorder à cette science une dimension suffisante, c’est-à-dire de lui donner la capacité de résoudre efficacement, concrètement et avec bonheur les problèmes de notre temps. Les problèmes posés par l’importance de la population hantent l’esprit de chacun d’entre nous. Il suffit de rappeler les grands débats de l’actualité pour s’en convaincre. Tous sont liés à elle : pollution, surpopulation mondiale, crise de dénatalité, contraception, avortement, croissance, âge de la retraite, etc. Il faudrait citer tous les domaines de notre vie. Dans ces conditions la Science Économique se trouve automatiquement mise à contribution pour la compréhension d’un phénomène aussi essentiel. Un certain nombre d’auteurs contemporains ont ainsi édifié une véritable « Économie de la sous-population ». La Science Économique est par là même intimement mêlée à l’avenir de l’homme. C’est une occasion privilégiée de réfléchir sur son contenu et sa méthode. Tel est bien l’objet de cette étude qui dépasse le problème démographique, mais qui a voulu le serrer de suffisamment près pour donner un fil directeur bien concret à la réflexion et éviter ainsi de tomber dans des considérations sans accord avec la réalité. La première partie de cette étude est une présentation du contenu et des objectifs de la théorie moderne dans le domaine démographique. Ce tour d’horizon (principalement à travers les contributions de S. Enke, A.J. Coale, E.M. Hoover et L. Tabah) constitue la matière permettant de procéder à une critique de la méthode employée. Les outils utilisés, les concepts proposés, les hypothèses privilégiées, l’approche elle-même sont passés au crible de la critique. Et en dernier ressort, l’élément déterminant, c’est la sanction des faits : quels sont les résultats concrets de l’application de ces théories ? Le lecteur pourra juger lui-même des excès qui se produisent dans ce domaine, donc du fossé qui sépare certaines conceptions de la théorie économique de la vie (deuxième partie). Cela ne suffit pas, et il faut dépasser le simple constat. À ce stade de l’analyse, la moitié seulement du chemin est parcourue. Si elle nous rend sceptique sur la situation actuelle, elle permet également d’envisager un certain nombre de solutions positives. L’explication de la situation permet de tirer de précieuses leçons. Si les erreurs dénoncées sont le fruit de graves négligences, c’est là qu’il faut administrer les remèdes. On tâchera de mettre le lecteur sur la voie de cette médecine dans la troisième partie. Finalement, il s’agit de redonner à la Science Économique sa véritable dimension, pour lui permettre de jouer le rôle qui est le sien. Elle ne peut pas être une science exacte. Il faut qu’elle abandonne cette prétention. Alors seulement on évitera les désillusions, on saura vraiment ce qu’elle peut apporter — et sous quelles exigences. Plusieurs conceptions de l’homme se disputent le monde. Les choix seront donc différents selon les auteurs. Mais on peut au moins exiger qu’ils précisent leurs options. D’autre part, si une certaine pluralité demeure, la sanction du réel reste l’ultime référence. Le recours à la morale, c’est-à-dire le respect d’un certain nombre de principes objectifs qui résultent de ce qu’est l’homme, et non pas de ce qu’on veut qu’il soit, est le garant de l’unité et de l’efficacité. Telle est la constatation qui se dégage de l’analyse de la théorie économique concernant la population. Si les lacunes sont claires, il reste à les combler et à décider de le faire.