La rédaction de Christus a choisi un thème qui apporte un peu de consolation en cette période où l’actualité est source d’inquiétude. Comme l’affirme un des auteurs du numéro, c’est grâce aux doux que le monde ne s’écroule pas. Cette affirmation surprenante nécessite d’être explicitée, voilà ce à quoi s’emploie ce numéro ! Pour commencer, il est nécessaire de réhabiliter la douceur, une qualité parfois déconsidérée. Nous craignons ce qui en elle semble faible, complaisant, mièvre. Nous avons tendance à penser que la force des puissants serait seule capable de réguler nos rapports et qu’il serait hasardeux de confier les affaires du monde aux doux. Or, ce numéro montre qu’il faut plus de force et de courage aux doux, pour exercer leur douceur coûte que coûte, qu’il n’en faut aux violents pour s’emparer de la terre. Parce qu’ils n’ont pas un rapport prédateur à ce qui les entoure et aux autres, les doux sont à même de laisser croître ce qui cherche à grandir. Ceci nous permet de comprendre la surprenante affirmation de l'Evangile selon laquelle la terre leur reviendra en héritage.

Ce dossier met à jour nos craintes face à la vulnérabilité dans laquelle l’exercice de la douceur nous place, et aide à discerner entre ce qui pourrait être démission et ce qui est puissance de vie. Il traverse l’Ancien Testament qui révèle un Dieu miséricordieux prenant soin de son peuple éprouvé ; il fait entendre la parole des Pères de l’Eglise et contempler Jésus, homme doux et fort à la fois. Tout au long des pages, la douceur se révèle sous ses multiples facettes.

Ont contribué entre autres à ce numéro, Sylvie Germain (écrivaine), Etienne Grieu (recteur du Centre Sèvres - facultés jésuites de Paris), Elodie Maurot (journaliste à La Croix) et bien d’autres encore que les lecteurs auront plaisir à retrouver ou à découvrir.