" J'ai longtemps fait partie de ces personnes qui pensaient naïvement que le cancer du sein, c'était pour les autres. Mes seins étaient trop beaux pour être touchés par la maladie. Sombre idiote ! "
" Alors que ma fille fêtait ses 1 an la veille, je suis enfin allée passer cette échographie mammaire que l'on m'avait prescrite en dernier recours, à la suite de douleurs au sein diagnostiquées comme une "déchirure musculaire". J'ai fait confiance au corps médical, jusqu'à ce que la douleur me paralyse et revienne plus fréquemment, et soit de plus en plus forte. Le temps passe, la boule grossit, les douleurs s'installent, sûrement.
Et puis tout s'est enchaîné, le diagnostic est tombé : j'ai un cancer du sein agressif. À tout juste 33 ans. C'est la douche froide. Je pense immédiatement à mes enfants. Ma fille a fêté ses 1 an il y a quelques jours à peine, mon fils aîné vient juste de faire sa rentrée en maternelle. Ma vie s'arrête, je me vois mourir. Quand je reprends mes esprits, je me rends compte que des cancers du sein, il n'y en a pas qu'un, et que tous ne se guérissent pas nécessairement bien. Forcément, il fallait que je tombe sur le plus agressif, le Triple négatif, qui ne répond à aucun marqueur.
Là, j'ai un déclic : ce cancer ne m'a pas touchée pour rien, je vais en faire mon cheval de bataille. Me battre pour que les femmes de mon âge se sentent concernées, qu'elles fassent plus attention à leur poitrine, au moindre signe suspect. Pour que ce cancer soit connu du grand public et que l'on arrête de me dire qu'un cancer du sein se soigne bien. Alors que 12 000 femmes en meurent chaque année en France et que de plus en plus de jeunes femmes sont touchées...
Pourquoi personne ne nous parle du cancer lorsqu'on est enceinte ? Pourquoi de nombreux professionnels de santé ne sont pas à l'écoute de notre corps ? Pourquoi sommes-nous de plus en plus à avoir un cancer dans la vingtaine, dans la trentaine ?
C'est comme cela que ma bataille commence... "