« L’univers de Balzac est celui de cette porosité où le plus trivial acquiert une dimension visionnaire. »
Jean-Christophe Bailly
Le Père Goriot est un des joyaux de La Comédie humaine, cette vaste entreprise romanesque avec laquelle Balzac entend réaliser une « histoire naturelle de la société ». On y croise une galerie d’hommes et de femmes du Paris de la Restauration. On suit surtout Eugène de Rastignac qui fait ici son initiation : archétype du jeune homme provincial porté par son ambition, il se lie au truculent et démoniaque Vautrin ainsi qu’à Goriot, figure bouleversante d’un vieux père dévoré par la passion pour ses filles. Emporté par le souffle romantique du dépassement des genres, ce roman haletant constitue la matrice du grand-œuvre balzacien.
C’est là tout le propos de Jean-Christophe Bailly qui, retraversant la trame du récit, en souligne l’implacable effet de réel. La quête des vanités s’y révèle l’ultime mesure humaine.
En suppléments, les deux préfaces de Balzac et sa nouvelle Facino Cane.