En octobre 1685, Quinault est au faîte de sa carrière. Le Temple de la Paix, qui comptera parmi ses danseurs tout ce qu’il y a de plus brillant à la cour, est souvent considéré comme le dernier d’une longue lignée de ballets de cour. C’est une œuvre complexe et audacieuse, qui met en relief les différences entre la génération de Louis XIV et celle du Dauphin, commanditaire de l’œuvre. Créée trois jours après la révocation de l’Édit de Nantes, cette pastorale évoque les joies de la paix et du repos, les plaisirs et les peines de l’amour, le héros glorieux qui assure le bonheur des autres. Sa structure inhabituelle suggère, cependant, de nombreuses tensions. Ce volume comprend aussi L’Églogue de Versailles, version remaniée de La Grotte de Versailles (1667-1668), reprise un mois après Le Temple de la Paix. Ces deux pastorales, qui n’ont jamais été l’objet d’une édition critique, sont suivies d’un choix de plusieurs textes de Quinault, où il emploie des thèmes et des images similaires dans d’autres genres, en prose aussi bien qu’en vers. Ce rapprochement permet de mieux comprendre non seulement ces œuvres, mais aussi le contexte artistique et historique de 1685, année pendant laquelle Quinault écrivait son chef-d’œuvre, la tragédie en musique Armide.